Culture pour tous

Max Pol Fouchet débuta sa carrière sur les ondes durant la Guerre : émission littéraire de la France Libre depuis Radio Alger, puis aux côtés de l’équipe des Français parlent aux Français à la BBC. Devant le succès rencontré par son premier entretien à la télévision en 1953, dans l’émission Trois objets, une vie, il se lance dans l’aventure du petit écran.
Il y rencontre Marguerite Gisclon, qui deviendra sa compagne. En juillet 1960 naît leur fille unique, Marianne. Auteur et animateur bi hebdomadaire de la chronique télévisuelle Le Fil de la vie, qu’il interrompt en 1958 tandis que l’on cherche à le faire revenir sur sa prise de position à l’antenne au moment des évènements d’Algérie, il crée et anime Lectures pour tous aux côtés de Pierre Desgraupes, Pierre Dumayet, et Nicole Vedrès, faisant découvrir en direct chaque semaine de nouveaux livres aux téléspectateurs français. En mai 1968, Max Pol Fouchet prend une part active aux manifestations populaires en tant que Président du Syndicat national des producteurs de télévision : son émission sera alors supprimée de l’antenne. Il retrouvera sa place de chroniqueur littéraire en 1971 à l’écran avec l’émission Italiques.

L’historien d’art conjugua ses talents à ceux de la réalisation pour donner à la télévision deux séries de films entrant dans la catégorie des chefs d’œuvre télévisuels : Terre des Arts, qui traita entre 1959 et 1977 plus d’une cinquantaine de sujets d’histoire de l’art, archéologie, littérature, suivie d’une série de treize films Une aventure de la lumière, les Impressionnistes, entre 1972 et 1973.

Son travail de critique musical occupa une part importante de son temps. Dès le plus jeune âge, Max Pol Fouchet voua une passion à la musique et aux musiciens. Ses premières monographies publiées au lycée avaient été consacrées à Listz et Beethoven. En 1970, il recevra en RDA une médaille commémorative en remerciement de son travail autour du musicien allemand. Sur RTL, il tiendra à la fin des années soixante le Journal musical d’un écrivain.

Bien que devenu, et reconnu comme ce que l’on appelait alors une « vedette de la télévision », salué à de nombreuses reprises par le Prix de la Critique pour ses émissions et réalisations (1960, 1974), Max Pol Fouchet continua de consacrer une part essentielle de son temps à l’écriture. A Vézelay, lieu de sa convalescence au retour d’un accident de brousse survenu au Cameroun en 1957, il avait acheté une maison où il plaça son bureau face au plus vaste panorama de France. De sa retraite bourguignonne, il retourne à l’une de ses passions (son père était lui même peintre) : la peinture. Il y consacre un certain nombre d’ouvrages : Lire Rembrandt (1970), Les Nus de Renoir (1974), et l’art contemporain : Robert Helman (1975), Wifredo Lam (1976). Il réalisera avec le photographe Doisneau un ouvrage sur Paris insolite en 1974.
Depuis la fenêtre de son bureau ouvert sur la vastitude du monde, il peut enfin contempler avec le regard de la maturité les engagements authentiques, comme les renoncements de la vie d’un homme (Les Appels, 1967 ; Les évidences secrètes, 1972), retrouver peu à peu le fil de sa propre vie (Un jour je m’en souviens, mémoire parlée, 1968 ; Fontaines de mes jours, 1979), le sens de ses combats, de ses passions, de ce qu’il fut parfois tenté de qualifier d’échec, mais qui ne se mesurent, comme il le dit un jour lui-même « qu’à l’échelle des civilisations ». Il accomplit, avant de disparaître quelques mois plus tard, un ultime voyage à Cuba au printemps 1980, afin de rendre un dernier hommage à l’écrivain Alejo Carpentier. Max Pol Fouchet décède des suites d’une hémorragie cérébrale à l’hôpital d’Avalon au cœur de l’été de la même année. Solidaire et engagé jusqu’au dernier jour de sa vie aux côtés de ceux qui, de par le monde, résistent à toute forme d’oppression, Max Pol Fouchet échappe aujourd’hui encore aux catégories de l’histoire. Il fut avant tout cet homme épris de liberté, oeuvrant inlassablement à ce que, dans quelque domaine, dans quelque pays, sous quelque régime que ce soit, chaque individu puisse s’exprimer librement au sein de la culture qui lui est propre, et que soit à chacun rendue sa place au sein de l’humanité.

Nelly Anne Saby

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