Vers les autres
Dans la solitude, nous engrangeons des blés, que nous distribuerons ensuite. Les garder pour nous, comme il advient souvent, hélas, c’est faire un mauvais usage de la solitude, car le sentiment que nous avons d’elle et de nous en elle, s’il est profond, nous tourne vers les autres. Lorsque Zarathoustra, qui vivait solitaire dans les montagnes désertes, fut assez riche, il descendit de ses hauteurs, nous dit Nietzsche, et distribua ses biens aux peuples de la plaine. La solitude ne doit pas être une sécession née de l’orgueil, mais un recul pour mieux voir et mieux comprendre les conglomérats d’hommes et chaque individu qui en est la composante. C’est une morale.
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