Je me suis aperçu, en pratiquant la télévision et la radio, que la difficulté ne résidait pas dans le fait de vulgariser, ce qui, somme toute, est assez aisé. Mais lorsqu’on vulgarise, on simplifie, autrement dit on paie en monnaie de singe. Vulgariser, c’est aussi considérer les autres comme incapables de comprendre une discipline difficile, élitisme révoltant, et rabaisser la qualité de ce que l’on veut transmettre. En conséquence, une certaine forme de vulgarisation, fondée sur la simplification, doit être exclue. En revanche, ce qui s’impose, c’est la clarification. Clarifier n’est pas simplifier, mais clarifier demande un effort considérable à celui qui veut transmettre une connaissance. Un effort vis à vis de lui-même. Clarifier demande à l’esprit des qualités particulières d’analyse, de synthèse, de formulation. Il s’agit d’une conquête sur soi-même. Pour ma part, j’ai d’abord simplifié. Il m’a fallu plusieurs années pour apprendre à clarifier. Je m’y employais au bénéfice des autres et, sans me rendre compte, à mon propre bénéfice.
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