Sujet, objet, une quête de sens
Au XIXe siècle, le sujet ne meurt pas, mais il est durement frappé (…). Loin de retrouver sa place ancienne, d’être le mobile premier de l’œuvre, il apparaît seulement comme un prétexte, voire un surplus. Prétexte à l’analyse scientifique de la couleur chez Seurat, à l’expression du symbole et de l’idée chez Gauguin, à une construction architecturale chez Cézanne, etc. Le début de notre siècle ne le gratifie pas d’un meilleur sort. Il y entre comme un martyr dans la fosse aux lions. La violence tonale des « fauves » le dévore à belles dents. Devant Les Demoiselles d’Avignon de Picasso, ce n’est pas lui qui retient notre intérêt, mais le « traitement » des formes. Le « traitement », d’ailleurs, voilà ce qui importe. Avec le cubisme – quelle avanie ! – le sujet se voit destitué par l’objet.
Même sa fonction de prétexte lui est ôtée. L’art dit non-figuratif le rejette. Cette fois, du moins en son caractère traditionnel, il disparaît.