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L’appel
du voyage


Les fêtes constituent l’unique luxe des paysans mexicains. Ainsi leur sont-elles indispensables. Elles leur permettent de sortir d’eux-mêmes, de se révéler.
Ces jours-là, le silencieux Mexicain crie, chante,
allume des pétards, mange et boit plus que de raison, décharge son pistolet.
Parfois en l’air, parfois contre son frère.
Il décharge, aussi, son âme. Il faut avoir vu ces fêtes de village avec leurs couleurs, leurs danses, leurs bruits, leur gratuité.

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Photographies de Max-Pol Fouchet
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L’âme mexicaine de Max-Pol

Vous êtes au Mexique. Encore faut-il être dans le Mexique. Pour le moins, vivre un moment de sa vie, et mettre son cœur à l’unisson du sien. Ce qui sépare trop souvent du Mexique le voyageur, c’est justement le voyage même, - entendons-nous : le voyage mal compris, celui qui comporte un « programme », des sites archéologiques « à voir absolument », des églises baroques à visiter « sans faute ». On risque alors d’être aveugle à ce qui est incomparable : le peuple mexicain. Peuple difficile, sans doute, mais d’une singulière qualité. Peuple tendu toujours à la recherche de lui-même de sa vérité, déchiré parfois entre la mémoire d’un grand passé et le souvenir des défaites imméritées. Peuple qui chérit le chant, la danse, les fleurs, la couleur. Peuple d’extrême gentillesse et de violence, tendre et dangereux. Peuple qui donne un prix égal à la vie et à la mort, se servant de celle-ci pour mettre en valeur celle-là, pimentant la vie de mort, comme il exacerbe le goût des aliments par le chile, piment de feu. Peuple épris de l’honneur. Peuple poète. Ce peuple, je l’aime. Et comme Stendhal se voulait milanais, il m’advint souvent de me vouloir mexicain.

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