Au Nom du Père

"Être sûr d’aimer assez la justice et la liberté pour ne jamais les trahir."
La liberté a toujours guidé ses pas, lui qui est né un 1er mai, baptisé laïquement en pleine mer sur l’un des voiliers de son père, le « Liberté », à mi-chemin entre la France, terre des Droits de l’Homme et de l’Angleterre, pays de la Grande Charte. Sur sa tombe, il demanda que soit gravés ces simples mots : « Il aima la liberté ».

Au nom de son père

Mon père, le plus pacifique des hommes, avait obtenu d’être mobilisé comme ambulancier, en première ligne, parce qu’il refusait de tuer. Sur le front de Verdun, justement, il se proposa comme volontaire pour chercher des blessés qui agonisaient. Ces blessés étaient allemands. Il le savait. Il savait aussi qu’il lui faudrait traverser les nappes de gaz, et qu’il devrait à un certain moment enlever son masque, afin de mieux distinguer les corps sur la terre, car c’était la nuit, et on devait agir vite. Il n’hésita pas. Il fit ce qu’il pensait devoir faire. Il revint de « là-bas » les poumons brûlés.
Après la guerre, pendant plusieurs années, je le vis encore s’affaiblir de jour en jour, souffrir, devenir une ombre.
(...) Ma douleur n’avait d’égale que ma colère contre ceux dont il était la victime. J’étais alors un adolescent furieux et meurtri. « Père, lui dis-je, je te vengerai, sois assuré, je te vengerai des Allemands ». Quand il entendit ces mots, mon père me regarda longuement. Je vis sur son visage une grande tristesse, à laquelle succéda bientôt une sorte de paix. Il me parla comme dans un souffle.
« Mon petit, dit-il, mon petit, tu es encore si jeune, je te comprends, mais ce n’est pas ce qu’il te faudra faire… les peuples, les pauvres peuples, vois-tu sont tous des victimes. Tous… Jure-moi plutôt de lutter contre ceux qui les conduisent à la mort… ». Il se tut, sans doute pour reprendre forces, puis il ajouta : « jure-moi aussi de tendre la main aux allemands, par-dessus ma tombe ».
Je crois que ce furent ses derniers mots. Il entrait en agonie. Quelques heures après, il mourut. Dans la cour, des petits écoliers, faisaient une ronde en chantant. Mon père est mort dans une chanson d’enfants. Leur ronde fut sa plus belle couronne.

auxmiens

1914
aux miens
Bien affectueusement
Son père, Paul-Hubert est appelé au Front. Il sera en première ligne comme ambulancier « pour ne pas avoir à tuer » disait-il.
La souffrance du retour
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