« L’art n’a pas à se préoccuper de savoir où il va, il va vers son but, de lui-même et simplement, parce qu’il est porté à s’élancer, se déployer… » Nietzsche
Qu’un peintre n’offre pas de certitude sur-le-champ du discernable, le voici mal accepté, incompris, souvent moqué, parfois « maudit ». Suspect de bafouer le désir commun, de contrevenir aux lois de sa fonction, il subit le sort des inquiéteurs de tous ordres, du moins jusqu’à l’instant où son oeuvre, enfin déchiffrée, conjurée plutôt, voire exorcisée, prendra place dans la rassurante perspective des musées, se transformera elle-même en certitude.
Au-delà des certitudes
L’art dit Nietzsche, n’a pas besoin de certitude. Soit. Mais l’homme peut-il s’en passer ? S’il n’en éprouve aucune, fût-elle tremblante et lointaine, plus grande est pour lui la difficulté d’être, plus dur l’affrontement des jours. Faute de la posséder par héritage ou révélation, il n’a de cesse de la découvrir, quitte à la fonder parfois sur son contraire, la trouver dans le doute même. Passager, se sachant tel de la naissance obscure à la mort inconnue, furtif entre deux nuits, il souffre de toute la problématique, où se dévoile sa précarité. Sa constante invention fut, par la suite, de créer des immuables. Ceux-ci, justement, il entend les recevoir non seulement des religions, mais aussi de l’art.
Voir aussi
Sujet, objet, une quête de sens