L’association des Amis de Max-Pol Fouchet avec de nombreux partenaires organise un certain nombre de manifestations afin de célébrer ce grand humaniste, écrivain, poète et homme de médias au talent et à la culture remarquables.
Au travers d’un programme riche et diversifié tout au long de l’année 2013, le public pourra découvrir l’oeuvre multiple et les engagements d’un écrivain et pionnier de la « culture pour tous », acteur et témoin de la poésie, des littératures et de l’art du XXe siècle.
La légende l’a dit : Max-Pol Fouchet naquit un 1er mai et fut baptisé d’une goutte de calvados sur un voilier nommé Liberté. C’est une belle manière de commencer. Mais il fallait continuer d’encore plus belle façon. Max-Pol, 100 ans après sa naissance, 33 ans après sa disparition, c’est encore une voix qui nous touche et nous émeut : nous appelle.
Une voix, parce que son aventure s’est en partie confondue avec celle des débuts de la télévision française (Lectures pour tous, Le fil de la vie, Terre des arts, L’aventure de la lumière). Une voix qui nous touche parce qu’elle est celle d’un solitaire qui aimait communiquer. Une voix qui nous émeut pour ce qu’elle eut de plus profond, et de plus secret pourtant : l’amour de la liberté, c’était aussi celui de la poésie, « révolution et révélation ».
Car le Max-Pol dont il faut se souvenir n’est pas seulement l’homme enjoué qui envahissait, à l’heure où la nuit tombe, les magiques postes de télévision des années 1950 à 1970, pour venir un instant parler de littérature, de peinture et d’intelligence. Bien d’autres Max-Pol l’ont précédé, bien d’autre avatars : il faut songer au jeune homme mince aux yeux ardents qui erra sur les chemins de la Bouzaréah avec son ami Camus, à l’amoureux transi qui rompit cette amitié au nom d’une première passion, au militant fougueux qui fonda la section des jeunesses socialistes d’Alger, au poète enfin qui créa Fontaine, revue de la résistance littéraire à Alger, qui assura « nous ne sommes pas vaincus », avant même d’avoir entendu l’appel du 18 juin, qui publia « Liberté, j’écris ton nom » d’Eluard, qui occupa toute une soirée les services d’information d’Alger pendant que les Américains débarquaient en Afrique du Nord...
Le Max-Pol Fouchet dont il faut se souvenir, et qui a du sens aujourd’hui encore pour ceux qui sont nés après qu’il eût disparu, c’est celui qui traversa le siècle en aimant beaucoup, en se trompant peu, en récusant les idéologies destructrices, parlant de l’art érotique des temples indiens, de la beauté disparue de la Nubie, du retournement des morts à Madagascar, des voiliers du Portugal. Evoquant le monde qu’il aimait en le traversant lentement, goulûment, sûrement.
Ecrivant, surtout, toujours, inlassablement, des carnets intimes, un roman, de la poésie : Héraklès, en son jardin des Hespérides, tentant jusqu’au bout d’être
« Assez homme pour ne plus l’être / Etre assez pour n’être plus / Etre seulement être »
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