Une vie,
une œuvre,
des appels
Si je touche à tout,
c’est que tout me touche !
Photo : Jean-Pol Stercq
Le poète, il s’en est souvent expliqué, c’est l’homme qui voit, les yeux fermés ou non, l’invisible, le je ne sais quoi, l’autre chose, l’au-delà, et ses plus beaux livres sont les « Evidences secrètes », et les « Histoires pour dire autre chose ». Là il excellait, il avait son génie propre et la lumière qu’il portait en lui était aussi vive que son cœur : « C’est une vieille habitude des hommes que de chercher une clé partout ailleurs que sur la porte où elle se trouve » a-t-il écrit.
Habité par le compagnonnage et la familiarité de la mort, il était habité aussi par la musique. Toutes les musiques, à condition qu’elles soient belles et grandes, Mozart comme les complaintes des paysans de la Cordillère des Andes, et surtout la musique des mots à quoi il avait voué sa vie et son amour, rouge l’un et l’autre. Le mystère et l’explication du mystère, c’est qu’il est mort en cherchant à ouvrir une porte, et que la porte est ouverte, maintenant.
Extrait de « Eloge de Max-Pol Fouchet » par Jules Roy – 25 août 1980
Se donner tout entier à ses travaux
Au nom de quel principe reprocherait-on à un auteur de formation historique d’écrire sur l’art punique de Carthage, ou celui de l’Inde, et si l’art est sa passion, de consacrer des livres et des textes aussi bien à Rembrandt, Corot, Gauguin, qu’à tels de nos contemporains, Bissière, Bertholle, Helman, Wifredo Lam, Picasso, Matisse, etc ? Devrait-on parce qu’il est poète, renoncer à l’essai, à la critique, au roman ? Ou parce qu’il est un homme de cabinet voué à la littérature secrète, s’abstenir de paraître sur les écrans de télévision, ce moyen public de communication ? L’essentiel est qu’il se donne tout entier à ses travaux, aussi différents soient-ils, et qu’il ne les accomplisse jamais indifféremment comme des besognes. Voilà ce qui importe.
Choisir la diversité
La souffrance du retour