L’appel
des médias
Parler à tous
La télévision, l’autre écriture
Je ne regrette pas ces années consacrées à la communication humaine par les mass media. Au contraire. C’est par des milliers de lettres reçues que j’ai pris conscience de la solitude des êtres, car le mot et l’idée de la solitude y revenaient sans cesse comme un leitmotiv. Sans la télévision, je serais encore un intellectuel muré entre ses livres, un poète pour poètes. Souvent des hommes ont acquis des livres pour moi parce que leur auteur pénétrait dans leur intimité. Je me suis enrichi non pas matériellement, ah non ! – mais moralement et humainement. En revanche, la télévision a fait souvent oublier que j’écrivais. Le petit écran cacha l’écrivain. Mais celui-ci a trop appris de cette expérience pour s’en désoler. Mon visage, désormais, c’est celui de mes livres. J’espère, du moins, qu’il en sera ainsi. Et que la communication avec les autres ne sera pas rompue.
En mai 1968, fidèle à ses convictions, Max-Pol Fouchet est au côté des étudiants. L’ORTF l’écarte de l’antenne.