L’appel
de la poésie
Fontaine : oeuvre d’éditeur
La résistance, que je souhaitais que Fontaine exprimât, c’était l’éternelle résistance de l’homme contre la tyrannie, sa révolte fondamentale, non chronologique somme toute, contre le mal. Ainsi, pensais-je, la poésie gagnerait son éternité, les hommes de mon temps, l’entendraient tel un chant de liberté aussi bien que les hommes futurs, puisque le même combat recommence sans cesse et que la semence du dragon demeure.
A son 58e numéro, abordant son tome XI, FONTAINE comptait chaque mois 164 pages, parfois davantage. Son tirage mensuel de base variait de 10000 à 12000 exemplaires, et il lui advint même de dépasser 15000. Le nombre des invendus était très faible. Rares sont ses anciens lecteurs qui acceptent aujourd’hui d’abandonner les exemplaires en leur possession. Reconstituer une collection complète est presque impossible. A la revue FONTAINE s’ajoutèrent les éditions de la revue FONTAINE jusqu’en 1948.
Diriger une revue
Diriger une revue ne saurait se limiter à la demande, la réception, la publication de textes, non plus qu’à la lecture attentive des inconnus. Il faut que chaque numéro possède une sorte d’unité interne, en accord avec une ligne générale. Les jours, les nuits que je consacrai, pendant dix ans, à l’harmonie des sommaires comme à leur secrète pugnacité, je ne les regrette pas, d’autant que je n’y serais point parvenu sans le concours d’amis. (Georges-Emmanuel Clancier, Henri Hell, Jean Roire, Pierre-Jean Jouve, Pierre Emmanuel, Aragon, René Daumal, Eluard, etc...).
Il y eut un groupe d’hommes, unis les uns aux autres par l’amour de la poésie et l’exigence de qualité. S’il est vrai que publier une revue équivaut à écrire les autres aux dépens de soi-même, que l’on sache qu’un tel renoncement apporte trop de joie pour provoquer du regret.
Prémonition
La souffrance du retour
Exercice spirituel
