
Paul Eluard D’autres nous approuvaient, et des poètes, des écrivains rejoignaient FONTAINE, qui s’appelaient Pierre-Jean Jouve, Pierre Emmanuel, Aragon, Georges-Emmanuel Clancier, Paul Eluard, René Daumal, impossible de citer tous. Quand je recevais leur témoignage d’approbation, ils paraissaient les uns après les autres sortir de la mer. Quelques mots en tête d’une petite revue, avaient provoqué cette grande marée de l’honneur et de l’espérance…
Sur l’insistance de Max-Pol Fouchet le poème « Liberté » de Paul Eluard parut dans FONTAINE en juin 1942 sous son titre initial : Une seule pensée.

L’appel de la Résistance, un appel de toujours
Jeunes, je vous disais (…) que la Résistance ce n’est pas de l’histoire, du passé, de l’enfui. Je vais maintenant m’expliquer. Le fascisme d’Hitler, de Mussolini, de leurs semblables, a été, grâce à des sacrifices et des luttes cruelles, abattu. Mais le fascisme en lui-même n’est pas mort. La bête à l’effroyable pouvoir de renaître. Parce que ce qui lui donne la vie se poursuit : l’exploitation des masses, le goût de la violence, la haine de la justice et de liberté. A l’heure où j’écris ces lignes, le Chili populaire est saigné par des militaires qui se sont emparés par la force du pouvoir, la Grèce voit ses étudiants tomber sous les balles, l’Espagne est toujours sous le joug. Voyez-vous, la Résistance est d’aujourd’hui comme d’hier. Elle est de toujours. Contre le fascisme elle appelle aux combats. Elle vous appelle particulièrement vous, jeunes. Car elle se confond avec votre honneur. Avec votre destin.

