L’appel
de la poésie
ce qui reste de la flamme
La poésie écrite est ce qui reste de la poésie vécue, un peu comme la braise est ce qui reste de la flamme.
Fontaines de mes Jours –Stock –1979
Le blé du désert
Où donc les ai-je vues ces dernières braises ?
Le soleil vous glaçait seuls témoins du songe
De ses os le jour couvrait le dernier des feux
Elles se taisaient venait le tour des cigales
Des nomades maigres de sel et de saisons
Et leurs dieux portés sur les seins des femmes
Avaient levé le camp la nuit déjà perdue
Lavé leur tambour d’un souvenir de fête
Ce n’était l’automne les feuilles les chiens
Ni l’hiver le fantôme pris au gel des portes
Ni le printemps l’été le château des meules
Mais traces d’écume vain discours de la mer
La nuit ne mourait pas le jour ne vivait
Pendaient aux lèvres les mots les grappes sèches
Dans le jour nous allions la nuit en nous
La nuit nous marchions porteurs de midi
Rien toujours neuf l’espace désert la soif
Tous nuages par le miel et l’aigle dévorés
Les lieux d’arrivée valaient ceux du départ
Etait-ce le secret la vanité du vent
Vous renaissez braises dans la vitre du soir
Compagnons il fait si clair il fait si sombre
Les nouveaux nomades sont venus des autres
Reste une poudre loin une poudre si près.
Un être se dénude, s’avoue
La souffrance du retour
Révolution et révélation